Islamisme en Europe : ‘Nous sommes en danger de mort’

Pour Philippe Val, dĂ©fendre les Juifs, c’est dĂ©fendre l’Europe. Ayant tĂŽt pris les dreyfusards comme modĂšles, il poursuit son engagement en faveur de l’Europe, patrie de la libertĂ©, de la raison et de la science, en constante hybridation des hĂ©ritages juif et grec. Il observe que la dĂ©testation de l’Europe et celle d’IsraĂ«l ont prospĂ©rĂ© ensemble, alimentĂ©es depuis un demi-siĂšcle par une extrĂȘme-gauche ayant prĂ©fĂ©rĂ© Mao Ă  Jean Moulin, et aujourd’hui relayĂ©es par l’Islam radicalisĂ©. Val dĂ©nonce absolument l’usage mensonger du mot « gĂ©nocide » stigmatisant les Juifs, qualifiĂ©s encore de dĂ©icides par cette gauche en cela plus rĂ©trograde que l’Église depuis Vatican II. Il appelle Ă  Ɠuvrer pour L’Europe, pays de Shakespeare, d’HomĂšre, de Kafka et de Freud, et pour IsraĂ«l, un bout d’Europe au bout de la MĂ©diterranĂ©e, car les Juifs ne savent faire que ça : de l’Europe.

Trump va-t-il lùcher Israël ?

La situation gĂ©opolitique en IsraĂ«l reste ambivalente. le Hamas, soutenu par l’Iran et le Hezbollah, se renforce. Les Palestiniens, façonnĂ©s Ă  l’école comme par leurs mĂ©dias, Ă  l’antisĂ©mitisme islamique traditionnel et Ă  la martyrologie, dĂ©fendent le 7 octobre et la lutte armĂ©e. Le plan Trump, soutenu par l’ONU, prĂ©voit une force internationale Ă  Gaza, mais il semble irrĂ©aliste, sinon fallacieux, car nul acteur musulman ne s’engagera Ă  dĂ©sarmer le Hamas. Aux États-Unis, l’élection de figures pro-Hamas, tel Mamdani Ă  New York, et l’investissement massif du Qatar dans le systĂšme Ă©ducatif inspirent un rejet du sionisme. IsraĂ«l doit donc dĂ©fendre son existence-mĂȘme en combattant l’influence des FrĂ©ristes, et se prĂ©parer une reprise des hostilitĂ©s. Reste Ă  savoir si l’Occident aura la mĂȘme volontĂ© de rĂ©sister Ă  l’islamisme.

L’histoire des Juifs s’écrit en IsraĂ«l

Dov MaĂŻmon aborde l’urgence d’une Ă©migration massive des Juifs d’Europe de l’Ouest, notamment de France, vers IsraĂ«l, face aux pĂ©rils croissants de l’antisĂ©mitisme, dus Ă  la dĂ©mographie arabo-musulmane et aux calculs Ă©lectoralistes. Il explique Ɠuvrer Ă  convaincre les autoritĂ©s israĂ©liennes de l’intĂ©rĂȘt dĂ©mocratique, dĂ©mographique et Ă©conomique d’une telle migration, et Ă  planifier leur intĂ©gration en termes de logement, d’emploi, d’éducation. Les Juifs français, dĂ©jĂ  en plein renouveau spirituel, viendraient ainsi partager le moment mystique et biblique que vivent les IsraĂ©liens depuis le 7 octobre : une redĂ©finition de l’identitĂ© juive mĂȘlant tradition et actualitĂ©, oĂč la foi et la rĂ©silience collective se renforcent. Pour MaĂŻmon, l’histoire juive s’est toujours Ă©crite ainsi, aprĂšs les grands drames que furent la destruction des Temples, l’expulsion des Juifs d’Espagne, la Shoah. Revenir Ă  son peuple, sur sa terre, c’est revenir Ă  une dimension divine de l’existence..

Pourquoi le sionisme est-il perçu comme un colonialisme ?

Le linguiste Georges-Elia Sarfati montre que la dĂ©lĂ©gitimation du sionisme repose sur une propagande historique issue des FrĂšres musulmans, du nazisme et de l’URSS, qui ont forgĂ© des Ă©quations efficaces oĂč sionisme Ă©quivaut Ă  racisme, colonialisme, apartheid. RelayĂ©e par l’idĂ©ologie dĂ©coloniale et le wokisme, cette propagande a effacĂ© le sionisme rĂ©el, pourtant mouvement de dĂ©saliĂ©nation thĂ©ologique, historique, politique et linguistique du peuple juif. MĂ©connaissant un tel mouvement, mĂ©ritant pourtant d’ĂȘtre pris comme modĂšle d’émancipation nationale, cette propagande nourrit les inversions accusatoires contre IsraĂ«l et soutient le 7 octobre. Sarfati appelle Ă  un retour aux Textes pour pĂ©renniser l’identitĂ© juive et contrer une dĂ©-symbolisation devenue gĂ©nĂ©rale. La survie lĂ©gitime d’IsraĂ«l dĂ©pend de cet effort inspirant pour tous.

Mamdani : La gauche juive américaine contre Israël ?

Pour Daniel Bensoussan-Burzstein, spĂ©cialiste du monde juif amĂ©ricain, l’élection de Zohran Mamdani, Musulman chiite pro-palestinien Ă  la mairie de New York, est dĂ©cisive. Non-antisĂ©mite au sens classique, il est l’hĂ©ritier direct d’Edward SaĂŻd, pĂšre des Ă©tudes post- coloniales et d’une convergence entre progressisme juif et cause palestinienne. 33% des Juifs new-yorkais ont votĂ© Mamdani. 50 % des jeunes Juifs amĂ©ricains estiment qu’IsraĂ«l a commis un « gĂ©nocide » Ă  Gaza. Ces Juifs semblent accuser IsraĂ«l de trahir leurs valeurs, et de rompre le contrat moral qui les liaient. D’oĂč leur rejet croissant du sionisme, et l’appel au boycott sur les armements, qui divise des mouvements comme Jewish Voice for Peace et J- Street. En Europe, cette tension existe, mais l’islamisme et la gauche radicalisĂ©e y sont vus comme ennemis prioritaires. DĂ©jĂ  travaillĂ© par l’antisionisme orthodoxe, IsraĂ«l survivra-t-il sans le soutien des États-Unis et de la diaspora juive amĂ©ricaine ?

Pourquoi Israël a-t-il failli le 7 octobre ?

Le psychanalyste Daniel Sibony analyse « l’Étrange guerre contre les Juifs » deux ans aprĂšs le 7 octobre 2023. Il dĂ©plore qu’IsraĂ«l, en proie au contentement narcissique et aux dissensions internes, ait mĂ©connu son ennemi, le Hamas, et, vrai acte manquĂ©, sa stratĂ©gie inĂ©dite de guerre urbaine sans fin, surexposĂ©e mĂ©diatiquement. S’il observe que les masses et les États arabes n’ont pas bougĂ©, Sibony souligne le soutien du Qatar frĂ©riste, que Trump mĂ©nage trĂšs dangereusement, non pas tant aux Palestiniens qu’à ce djihadisme exterminateur. Sibony invoque l’existence singuliĂšrement universelle du peuple juif pour expliquer la douleur et l’incomprĂ©hension juive face au nouvel antisĂ©mitisme mondialisĂ©. Par delĂ  toute identitĂ© figĂ©e, il y trouve aussi les ressorts d’une vĂ©ritable mutation symbolique, vers une hĂ©braĂŻtĂ© qui est gĂ©nie du passage et de la traversĂ©e des crises.

Ce que nous disent les (ex)-otages

Le journaliste israĂ©lien Maurice Ifergan Ă©voque le tĂ©moignage poignant d’Eli Sharabi, otage du Hamas Ă  Gaza pendant 491 jours. Il lit quelques pages de son rĂ©cit, Otage. On y voit comment les priĂšres entre compagnons, certains pourtant laĂŻcs, leur ont permis de survivre, et ont créé une intimitĂ© en partage, malgrĂ© l’horreur. Leur expĂ©rience illustre un phĂ©nomĂšne plus large en IsraĂ«l : une sociĂ©tĂ© diversement reliĂ©e Ă  la religion, mais majoritairement traditionaliste, oĂč 55 % des IsraĂ©liens s’ancrent dans des pratiques familiales et religieuses. Ifergan souligne que le 7 octobre a rĂ©veillĂ© une quĂȘte de sens, mĂȘlant patriotisme et hĂ©ritage. Les otages, comme Sharabi, incarnent cette rĂ©silience, transformant leur souffrance en un rĂ©cit fondateur pour une sociĂ©tĂ© en reconstruction..

Mes réponses aux antisionistes

L’essayiste française CĂ©line Pina qualifie le 7 octobre de crime contre l’humanitĂ©. Elle s’indigne des rĂ©actions gĂ©nĂ©ralement passives, voire complaisantes, d’une Europe qui avait jurĂ© « Plus jamais ça ! » aprĂšs ce qu’elle avait fait naĂźtre et su combattre. Au point que l’évĂ©nement du 7 octobre, certes passĂ©, semble devant nous. L’islamisme des FrĂšres musulmans, avec le soutien du gauchisme culturel, en sort renforcĂ©. Saluant la rĂ©sistance israĂ©lienne, Pina appelle Ă  un sursaut en faveur des valeurs occidentales de vĂ©ritĂ©, de responsabilitĂ©, de solidaritĂ© envers les Juifs, mais aussi envers les Musulmans non radicalisĂ©s, les femmes. Car croire gagner du temps, en Ă©pousant la rhĂ©torique ennemie, n’est que prĂ©cipiter sa ruine morale et politique et se livrer au totalitarisme. TrĂšs applaudie au colloque Schibboleth de novembre 2025 Ă  JĂ©rusalem, son intervention mĂȘle engagement personnel et appel Ă  l’action collective.

Le sionisme face à l’Islam et au Christianisme

Pour l’historien Georges Bensoussan, la contestation du sionisme se fonde sur le rejet foncier du fait juif par l’Islam et par la chrĂ©tientĂ©. Si la chrĂ©tientĂ© a rompu avec son anti-judaĂŻsme doctrinal depuis Vatican II, pour l’Islam contemporain, majoritairement littĂ©raliste, toute souverainetĂ© juive, israĂ©lienne, est un impensable, et l’objet d’un conflit eschatologique, car les non-Musulmans ne peuvent qu’ĂȘtre soumis. L’accusation suprĂȘme de peuple dĂ©icide portĂ©e contre les Juifs au cours des siĂšcles se voit opportunĂ©ment sĂ©cularisĂ©e dans celle de peuple gĂ©nocidaire. Bensoussan alerte sur le fait qu’une telle accusation, en inversion victimaire, a prĂ©cĂ©dĂ© les gĂ©nocides rĂ©els des ArmĂ©niens, des Juifs, des Tutsis. Il plaide donc pour un sionisme de vĂ©ritĂ©, inspirĂ© des LumiĂšres, car seule la vĂ©ritĂ© est rĂ©volutionnaire, et gage d’authenticitĂ© ; un sionisme incarnant une rupture Ă©mancipatrice, non seulement individuelle, mais du Juif opprimĂ© en tant que peuple.

Le Christianisme et l’Islam se sont constituĂ©s dans la haine des Juifs

Michel Onfray critique Donald Trump pour son manque de cohĂ©rence et son incomprĂ©hension du conflit israĂ©lo-palestinien, notamment son projet irrĂ©aliste de transformer Gaza en un lieu de luxe, ignorant la rĂ©alitĂ© du Hamas, mouvement inspirĂ© par une philosophie du martyre et de la mort. Onfray met en lumiĂšre les racines historiques de l’antisĂ©mitisme, soulignant que le christianisme s’est construit en opposition au judaĂŻsme, accusĂ© de dĂ©icide, et que cette hostilitĂ© persiste aujourd’hui, tant dans les traditions religieuses que dans les discours politiques contemporains. Il dĂ©nonce aussi la faiblesse de l’Occident, qui, en perdant son identitĂ©, devient vulnĂ©rable Ă  des idĂ©ologies radicales, tel l’islamo-gauchisme, tout en pointant l’hypocrisie des Ă©lites et des mĂ©dias.

Le tĂ©moignage poignant du reprĂ©sentant de l’OMS en IsraĂ«l

Michel Thieren, reprĂ©sentant de l’OMS en IsraĂ«l, alerte sur une situation de « prĂ©- Shoah », marquĂ©e par une montĂ©e de l’antisĂ©mitisme et un acharnement international contre IsraĂ«l aprĂšs le 7 octobre. TĂ©moin des scĂšnes de massacres dans les kibboutz, il critique le silence puis les accusations biaisĂ©es (famine, gĂ©nocide) des organisations internationales. Pour lui, ces rĂ©cits trahissent une jouissance antisĂ©mite et une instrumentalisation politique. Non-juif, il dĂ©fend une vigilance active contre la banalisation de la haine, assumant son rĂŽle Ă  l’OMS comme un devoir moral.

Pourquoi le ‘Palestinisme’ est devenu la religion universelle

Deux ans aprĂšs les massacres du 7 octobre, IsraĂ«l vit une profonde transformation gĂ©opolitique et identitaire. Michel Gad-Wolkowicz, psychanalyste, Ă©voque une sociĂ©tĂ© israĂ©lienne clivĂ©e entre espoir et doutes. L’antisĂ©mitisme mondial, nourri du 7 octobre, du nĂ©gationnisme, des inversions bourreaux/victimes, rĂ©vĂšle le retour de la honte occidentale refoulĂ©e depuis la Shoah. ProjetĂ©e sur IsraĂ«l, elle mĂšne Ă  dĂ©shumaniser le Juif impur pour le remplacer, Ă  la façon paulinienne, par le Palestinien, nouveau Juif plus pur. Michel Gad- Wolkowicz organise le prochain colloque Schibboleth Ă  JĂ©rusalem, Sous le Signe de Sion.

Génocide à Gaza : Le plus spectaculaire mensonge du 21e siÚcle 

Le philosophe et Ă©crivain RaphaĂ«l Enthoven a Ă©tĂ© dĂ©programmĂ© puis rĂ©admis au festival Livres dans la boucle par la maire communiste de Besançon, pour avoir dĂ©clarĂ© qu’il n’y avait pas de journalistes Ă  Gaza, seulement des combattants du Hamas. Il rappelle la violence des attaques qu’il a subies, et voit dans cette censure la marque de ceux qui excluent le dĂ©bat au nom-mĂȘme de la libertĂ© d’expression. Mais point n’est besoin d’ĂȘtre haĂŻssable pour ĂȘtre haĂŻ. MĂ©canisme constant de l’antisĂ©mitisme, la haine que subit le bouc Ă©missaire est sans motif rĂ©el, mais elle doit se nourrir de folles projections et de mensonges. Le plus spectaculaire mensonge du XXIe siĂšcle est celui du prĂ©tendu « gĂ©nocide » Ă  Gaza. On le martĂšle car, en criminalisant IsraĂ«l et les Juifs, on sauve la cause palestinienne, rĂ©ellement coupable, elle, de l’extermination commise le 7 octobre.

L’antisĂ©mitisme, socialisme des imbĂ©ciles

RenĂ©e Fregosi, politologue, explore la montĂ©e mondiale de l’antisĂ©mitisme, un socialisme des imbĂ©ciles, exacerbĂ© par la guerre Ă  Gaza. Elle explique que la cause palestinienne est devenue l’étendard d’une gauche occidentale qui a remplacĂ© l’idĂ©ologie de la lutte des classes par celle de la lutte des races, oĂč les Palestiniens, prĂ©sentĂ©s en victimes absolues, symbolisent la rĂ©sistance Ă  un Occident oppresseur. Fregosi souligne l’instrumentalisation de ce palestinisme passionnel, en AmĂ©rique latine comme en Europe, oĂč l’antisĂ©mitisme de gauche resurgit sous la pression des islamistes. Face Ă  face, s’affrontent deux projets rĂ©volutionnaires : celui, dĂ©mocratique, d’IsraĂ«l, et celui, autoritaire, de l’islamisme ; la libertĂ© contre l’autoritarisme.

Le 7 octobre, ou le retour Ă  l’identitĂ© juive

MikhaĂ«l Benadmon, Grand rabbin de GenĂšve et philosophe, exprime son tiraillement entre sa perspective israĂ©lienne et celle de Juif en diaspora confrontĂ© Ă  une montĂ©e de l’antisĂ©mitisme en Europe. Il souligne la diffĂ©rence de contexte entre IsraĂ«l oĂč le conflit avec les Palestiniens est politique, et l’Occident oĂč le discours se concentre sur la dimension morale d’IsraĂ«l. Benadmon anticipe une exacerbation de la situation, avec la thĂ©ologisation redoublĂ©e du conflit. Il craint les Juifs de France condamnĂ©s Ă  vivre en marranes ou en ghettos, dĂ©plorant l’échec de la laĂŻcitĂ©. En IsraĂ«l, il observe un rĂ©veil identitaire juif aprĂšs le 7 octobre, bousculant les clivages traditionnels (Haredim, laĂŻcs, etc.) Il vante la tradition sĂ©farade, plus fluide et tolĂ©rante, comme rĂ©ponse possible aux divisions,

L’accusation de gĂ©nocide Ă  Gaza se substitue Ă  celle de dĂ©icide

Georges Bensoussan analyse la manipulation mĂ©diatique autour du conflit Ă  Gaza, oĂč des images fabriquĂ©es par le Hamas sont reprises sans critique par des mĂ©dias. Ces accusations de gĂ©nocide et de famine, amplifiĂ©es par les rĂ©seaux sociaux et certains États, s’inscrivent dans une histoire ancienne de diabolisation des Juifs et d’IsraĂ«l. Bensoussan souligne l’inversion orwellienne des rĂ©alitĂ©s : le gĂ©nocide fantasmĂ© attribuĂ© Ă  IsraĂ«l occulte les intentions rĂ©elles du Hamas, tandis que l’Occident, influencĂ© par des intĂ©rĂȘts gĂ©opolitiques et une immigration arabo-musulmane, adopte une position biaisĂ©e.